mistoufle

mistoufle

mistoufle [ mistufl ] n. f.
• 1866; o. i., p.-ê. de emmitoufler
1Fam. Méchanceté. Faire des mistoufles à qqn. misère.
2(avec infl. de misère) Pop. misère, pauvreté. Être dans la mistoufle. « Deux clopinards de la mistoufle qui crevaient de faim » (Aymé).

mistoufle nom féminin (peut-être de emmitoufler) Populaire et vieux. Misère : Être dans la mistoufle.

⇒MISTOUFLE, subst. fém.
A.Arg. et pop. Gêne, misère, pauvreté. Synon. pop. mouise. Être dans la mistoufle. Je fus même obligée de mettre au clou quelques petits bijoux qui me restaient, afin de payer mon logement et ma nourriture... Fatalement, la mistoufle vous ramène aux agences d'usure et d'exploitation humaine (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.286). Avec ma naissance en plus, on s'enfonçait dans la mistoufle. On avait toujours pas bouffé (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.56).
B.Pop. et fam., gén. au plur. Mystification, vilain tour, tracasserie. Synon. entourloupette (fam.). Faire (une/des) mistoufle(s) à qqn. C'est des mistoufles tout ça! Qu'est-ce que vous offrez? Votre coeur? Il n'y a que les gens qui n'ont que ça qui le proposent! (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.31). J'ai pu suivre, jeune étudiant, le cheminement de cette vaste mistoufle [la localisation du langage] (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p.11).
Coup de mistoufle. Coup en dessous. Synon. coup fourré (v. ce mot II B 2 b). Elle lui dit: — Ma chère, il est toujours chez François, il fait semblant de lire le journal... Bien sûr, il y a quelque coup de mistoufle (ZOLA, Assommoir, 1877, p.585).
REM. Mistouflard, subst. masc. Misérable. Quand je pense à ce que j'ai déjà fait pour vous, chiens que vous êtes, (...) que je vous ai vus venir crasseux, mistouflards, avec vos grandes dents, vos grands ventres et vos grandes gueules pour réclamer (AYMÉ, Tête autres, 1952, p.215).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. a) 1866 faire des mistoufles «faire des misères, des méchancetés» (d'apr. ESN.); b) id. «misère» (ibid.). Mot d'orig. discutée. D'apr. ESN., il serait dér., à l'aide d'un suff. arg. -oufle, de misère. FEW t.6, 2, p.178a propose, avec plus de vraisemblance, d'y voir un dér. régr. de emmistouffler «envelopper (quelqu'un) de fourrures, de tissus, pour le tenir chaudement» (1808 HAUTEL), lui-même issu de emmitoufler, sous l'infl. de l'adj. miste «joli, élégant, bien mis» (ca 1490, Recueil de farces fr. inédites du XVe s., éd. G.Cohen, XXXVII, 157) qui survit dans certains dial., cf. mitoufle, mitaine, mistigri. Bbg. GUIRAUD (P.). Les Ch. morpho-sém. B. Soc. Ling. 1956, t.52, pp.269-274. — GUIR. Étymol. 1967, pp.115-118.

mistoufle [mistufl] n. f.
ÉTYM. 1866, Esnault, sens 1 et 2; orig. obscure, l'élément initial semble être celui de mis(ère).
1 Fam. a Méchanceté. || Faire des mistoufles à qqn. Misère.
b Mauvais procédé, en affaires. Entourloupette; coup (fourré).
1 Il était débrouillard, et il ne m'avait jamais fait de vraies mistoufles. Je l'aimais bien.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 25.
2 Pop. (Avec infl. de misère). Misère, pauvreté. || Être dans la mistoufle.
2 (…) ce salopard de Korzakow avait disparu et levé le pied sans crier gare, me plaquant dans la purée et la mistoufle.
B. Cendrars, Bourlinguer, VII, VIII.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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